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L’accès aux soins de santé

L’accès aux soins de santé


Au cours de la première animation sur le thème de la santé, un problème de taille pour les demandeurs d’asile a été mis en évidence. En effet, pour ceux-ci, la législation en vigueur ne leur permet pas toujours d’être affiliés à une mutuelle et le remboursement des soins n’est pas systématique. De plus, ces personnes ne peuvent pas toutes bénéficier du RIS (revenu d’intégration sociale) et donc, n’ont pas d’assistante sociale proche à qui demander une aide médicale d’urgence. Malgré qu’elles résident dans la région de Mons, certaines personnes dépendent d’un CPAS en région flamande et, aux difficultés administratives et financières, s’ajoutent les difficultés de langue. Elles apprennent le français, ce qui est sensé vu qu’elles demeurent en région wallonne, mais les échanges avec le CPAS auquel elles sont rattachées s’effectuent en néerlandais si bien qu’il leur est quasiment impossible de s’adresser aux personnes référentes pour exposer leurs situations et obtenir l’aide adéquate. Les informations de base qui leur permettraient d’avoir accès aux soins de santé ne leur parviennent donc pas. Il faut souligner également que, trop souvent, ces personnes ne connaissent pas l’existence des maisons médicales, ni des centres de planning familial. En cas de problèmes de santé, systématiquement, elles se dirigent vers l’hôpital.

Ainsi une dame a témoigné de son expérience et des conséquences concrètes que celle-ci a eu dans son comportement à l’égard de sa santé. Malade elle se rend à l’hôpital, le médecin constate une angine et demande à examiner le mari. Ce couple recevra une double facture de 70 euros qui rabotent d’autant leur budget. Actuellement, souffrant d’un abcès dentaire, elle a jusqu’à présent renoncé aux soins, par peur des dépenses entraînées et à cause du sentiment d’impuissance à maîtriser celles-ci, et pioche dans les médicaments accessibles pour calmer la douleur.

La seconde animation « santé » a débutée par l’intervention de l’infirmier d’une des deux Maisons médicales de Mons. Sa participation a permis de clarifier et de préciser certains points concernant le fonctionnement de cette structure. Il est apparu que la zone géographique couverte, restreinte au grand Mons, ne permet pas à tout le monde de s’y inscrire et que de plus pour les consultations spécialisées, le patient doit effectuer les démarches habituelles (faire l’avance si le praticien ne fait pas le tiers payant et demander le remboursement à sa mutuelle), de sorte qu’un russophone, a posé la question suivante : « où dois-je aller pour que le CPAS me rembourse des soins dentaires ? ». Ce monsieur a également exposé la difficulté suivante : comment savoir que tel ou tel hôpital appartient au secteur privé ou au secteur public ?. Sachant que les CPAS ont souvent passé des conventions avec le secteur public et que donc ils ne remboursent les soins que s’ils sont effectués dans ce lieu, cette question soulève la complexité des méandres administratives, d’autant plus pour quelqu’un qui ne maîtrise pas la langue, voire les langues du pays, ni ses modes organisationnels.

Il a été vivement conseillé à cette personne de s’adresser, préalablement aux soins, à l’assistante sociale de l’hôpital Ambroise Paré situé à Mons, en supposant raisonnablement que cette personne est compétente et habilitée pour effectuer les démarches nécessaires. A noter que la Maison médicale accorde une priorité aux soins nécessaires et offre une prise en charge globale, au cours de laquelle l’assistante sociale apporte une aide considérable dans toutes les démarches à effectuer. On peut regretter que ces structures ne soient pas plus nombreuses, ce qui permettrait de couvrir un territoire plus large et de répondre ainsi à un besoin d’aide réel et justifié.

En récapitulant, ces personnes n’ont pas accès aux soins de base, avec tous les risques d’aggravation que cette situation comporte. Les causes essentielles sont, d’une part, le manque de moyens financiers, et d’autre part, la non connaissance des modalités pratiques pour obtenir une aide financière mais aussi des structures existantes auprès desquelles elles pourraient trouver les soins médicaux sans entamer de manière dramatique leurs ressources pour vivre. Il est à noter également que les soins dentaires restent peu accessibles aux personnes en situation de précarité. Quelques maisons médicales seulement proposent également des consultations dentaires.

Lors de l’animation portant sur le thème de la toxicomanie, il fut significatif d’observer l’intérêt des personnes pour l’information donnée mais aussi de remarquer que le besoin d’aide psychologique est très important et que la demande d’aide nécessite peu de choses pour émerger. Très souvent, elle reste latente du fait que la fonction « psy » est mal connotée que ce soit du fait de représentations collectives du type « les psy c’est pour les fous » ou du fait d’expériences décevantes dans le passé. En cela la rencontre dans un cadre différent de celui de la consultation s’avère positive. Les intervenants sociaux de tous ordres doivent démystifier le travail des psychologues et, avec les bénéficiaires scinder la démarche avec, d’une part, la décision d’obtenir de l’aide et, d’autre part, la recherche du psy qui convient. Procéder ainsi évite bien des écueils et surtout un abandon prématuré de l’initiative.

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